La préfecture de Yamagata est située dans le Nord de l’île de Honshû, dans une région qu’on appelle communément le yukiguni. En hiver, cette région bordée par la Mer du Japon se retrouve régulièrement ensevelie sous plusieurs mètres de neige.

L’agriculture céréalière tient une place importante dans l’économie locale. Le climat rude ayant pendant longtemps rendu la culture du riz difficile dans la région, le sarrasin lui a été préféré car plus vigoureux. Cette culture a ensuite presque disparu pendant un temps au profit du riz suite aux innovations agricoles. C’est avec les années 2000 que le sarrasin est de nouveau cultivé en quantité dans la région. Et ce, grâce à une culture alternée et un retour à la mode des nouilles soba faites main.
Aujourd’hui la préfecture fait partie des plus gros producteurs de sarrasin de l’archipel, aussi bien en espace cultivé qu’en quantité produite.

 

Gastronomie

C’est sans surprise donc, que parmi les spécialités de la région on puisse retrouver beaucoup de plats à base de nouilles.
Yamagata est célèbre pour ses ramen depuis l’après-guerre. Et ces dernières années notamment, pour ses ramen froides. Côté soba, on retrouve les ita-soba – un peu plus épaisses que les soba classiques et servies natures sur de longs plats en bois – qui y sont depuis longtemps appréciées. Plus rustiques, le parfum du sarrasin ressort particulièrement. Il en va de même pour les tsumetai-niku-soba, des soba froides généralement servies avec de la viande de canard ou de porc. Ces dernières sont populaires depuis le début du XXe siècle !
Autre spécialité de la région : l’imoni. Ce mijoté a base de racine de taro et de viande est largement consommé dans le Nord du Japon, une fois l’automne arrivé.
La préfecture produit également une grande quantité de fruits en tout genres: poires (dont une variété appelée « La France » ), kakis, cerises…

Nature

Avec 17% de son territoire recouvert par des espaces naturels protégés, la préfecture vit également de la beauté de ses paysages.
Les reliefs de la région associés aux fortes chutes de neige en hiver sont une bénédiction pour les skieurs. Le Mont Zao, l’un des plus remarquables de la région, est par ailleurs particulièrement apprécié par les randonneurs. Composé en réalité d’un ancien complexe de volcans éteints, son plus grand cratère le Okama abrite un lac. Aussi parfois appelé en japonais « l’étang aux 5 couleurs », celui-ci change en effet de couleur selon le temps qu’il fait.
D’autre part, la région est parcourue par un des nombreux fleuves japonais, le Mogami-gawa. Egalement prisé des touristes et des amateurs de sports nautiques, c’est sur ce fleuve qu’a été filmé une partie du drama historique « Oshin » dans les années 1980. C’est l’un des dramas japonais les plus célèbres à l’internationale.

Histoire

La préfecture de Yamagata fait partie de ces régions qui ont connu un essor économique important durant la fin du XIXe et le début du XXe siècle, tandis que les relations diplomatiques et commerciales avec l’Occident se mettaient réellement en place.
C’est pourquoi si vous visitez un jour la ville de Yamagata, ne soyez pas surpris de tomber sur un bâtiment préfectoral de style néo-renaissance anglaise…
Construit en 1916, le bâtiment est aujourd’hui le Musée Bunshokan de la ville de Yamagata. En partie détruit dans un incendie puis restauré à l’identique, il constitue l’un des hauts lieux de la culture dans la région.

Le début du XXe siècle au Japon est appelé l’époque Taishô, et l’espace a par conséquent été préservé et meublé dans le souci de préserver l’ambiance de cette période. Le bâtiment sert également d’espace de concerts, d’expositions et autres évènements culturels.
Enfin, le Yamagata Bunshokan est surplombé par sa gigantesque horloge, la plus ancienne encore en fonction au Japon après celle de Sapporo. Elle tourne en effet depuis plus d’un siècle, et doit être remontée 5 fois par jour !

Nota Bene

Le saviez-vous ? Yukiguni est également le titre d’un des plus grands romans de Yasunari Kawabata. Premier Japonais à recevoir un Prix Nobel de littérature en 1968, son œuvre est depuis considérée comme un classique de la littérature japonaise.
Pour les curieux avides de découvrir un fragment du monde de la littérature japonaise, vous pouvez retrouver cette œuvre sous la traduction Pays de neige en français.