Avec le Nouvel An, une prière aux divinités s’impose afin de les remercier pour l’année écoulée. C’est aussi l’occasion de faire ses vœux pour celle à venir. Si vous vous rendez un jour au Japon durant la période du Nouvel An, voici ce que vous pourrez faire et ce que vous pourrez y observer.

Au temple ou au sanctuaire, qu’y faire ?

Premièrement, vous pouvez vous rendre ou bien au temple pour prier Bouddha et les bodhisattvas, ou bien au sanctuaire shintô pour prier les kami. Pour faire la différence, sachez que les sanctuaires sont presque toujours précédés d’un portique ou torii.
Le fait d’aller visiter l’un de ces lieux pour prier est appelé o-mairi. Après s’être purifié, on peut aller prier les divinités, et la façon de faire n’est pas la même au temple et au sanctuaire.

Pour les deux, commencez toujours par jeter votre offrande de pièces ou de billets appelée o-saisen dans la o-saisen bako, le coffre en bois prévu à cet effet. Grâce à cette offrande, la divinité devrait vous protéger.

Ensuite au sanctuaire, faites sonner la cloche, inclinez-vous 2 fois, frappez dans vos mains 2 fois et formulez votre prière. Enfin inclinez-vous une fois de plus.

Au temple, s’il y a un gong, faites-le sonner. Contentez-vous ensuite de joindre les mains devant vous pour prier, puis inclinez-vous. Voilà, vos voeux pour l’année à venir sont faits !

C’est aussi l’occasion d’acheter des amulettes et des porte-bonheurs, ainsi que de tirer un omikuji.
L’omikuji est un petit papier sur lequel est inscrite une bénédiction, ou parfois une malédiction. Pour l’une comme pour l’autre, il existe différents niveaux de gravité. Une fois lue vous pouvez l’attacher avec celles déjà tirées par d’autres personnes sur le fil tendu à cet effet. Vous pouvez ensuite acheter un ema, une petite plaquette de bois sur laquelle vous écrivez vos voeux, pour ensuite l’accrocher sur une façade du temple. Enfin, vous pouvez acheter des o-mamori ou porte-bonheurs correspondant à vos espérances pour l’année à venir.
Tous ces objets sont regroupés sous le nom de engi mono, soit les objets « qui servent à prier pour qu’il nous arrive de bonnes choses ».

A chacun sa raison

Cependant, ce qui pourrait apparaître comme le simple héritage de la tradition possède en vérité une réelle valeur sociale. Par exemple, janvier marque le début des concours au Japon pour les élèves souhaitant rentrer à l’université. Beaucoup viennent donc prier pour leur réussite et écrire des ema au temple. Il est fréquent aussi qu’ils se voient offrir des o-mamori par leur proches pour leur porter chance.
Mais les étudiants ne sont pas les seuls. Les chefs d’entreprises pratiquent le o-harai, qui est une forme de purification. Ils viennent ainsi prier pour la réussite de leur entreprise. Ou bien encore les coachs d’équipe de football ou de base-ball, qui viennent prier pour les victoires futures. La prière du Jour de l’An n’est donc pas à prendre à la légère.

Enfin, un peu à la manière du vin chaud dans les marchés de Noël, vous pouvez déguster du amazaké chaud au temple. Et gratuitement !
L’amazaké n’est pas un saké en soi, car sa teneur en alcool varie de 3% à nulle. Cette boisson sucrée est cependant fabriquée comme le saké, à partir de riz fermenté et de kôji (le champignon utilisé pour la fermentation). Si vous êtes curieux, nous proposons à la vente des petites bouteilles d’amazaké à la boutique.