Le mois de janvier est sans hésitation l’un des mois les plus importants de l’année au Japon. Il est le passage marquant pour chacun le renouvellement de son engagement dans ses études, son travail, ou encore ses loisirs. Le Nouvel An y occupe une place toute particulière et est généralement célébré avec la famille, c’est pourquoi nous lui avons dédié un article spécial par le passé.
Cependant, d’autres fêtes beaucoup moins connues et très importantes se déroulent également durant tout le mois de janvier.
Que célébrer en janvier ?
Le mois de janvier au Japon est rythmé par de nombreuses célébrations, marquant le début de l’année avec une atmosphère festive et traditionnelle. Le 1er janvier, le Jour de l’An, est l’événement principal, où les familles se réunissent pour partager des repas symboliques comme l’osechi-ryōri et visiter les sanctuaires pour le premier vœu de l’année (hatsumōde). Le 2 janvier, la tradition de la première calligraphie (kakizome) est mise à l’honneur, où chacun rédige des caractères reflétant ses aspirations pour l’année à venir. La période du 1er au 7 janvier, connue sous le nom de Matsu no uchi, est consacrée à la décoration avec des ornements de pin pour inviter la prospérité. Le 7 janvier, lors de la fête de Jinjitsu ou des sept herbes, on consomme un porridge spécial appelé nanakusa-gayu pour célébrer la santé.
Le 2e lundi de janvier, le Jour de la Majorité (Seijin no Hi), est une fête marquant le passage à l’âge adulte pour les jeunes de 20 ans, célébrée avec des cérémonies officielles et des kimonos élégants. Le 15 janvier, le Ko-Shōgatsu signale la fin des festivités du Nouvel An, souvent associée à des rituels pour clore cette période. Enfin, le 25 janvier, le Hatsutenjin honore les études et les examens avec des prières dans les sanctuaires dédiés au dieu Tenjin. Ces fêtes reflètent l’importance des traditions et des espoirs portés par le début de l’année.
Bien manger pour célébrer la nouvelle année
À l’origine, on croyait que les dieux visitaient les maisons pendant le Nouvel An, et les gens ont donc commencé à préparer des « osechi ryori » pour ne pas avoir à utiliser le feu pendant le Nouvel An.
Plats osechi préparés pour durer sur les premiers jours de janvier. Souvent des plats riches et très variés, garnis et présentés dans les juubako, des boîtes laquées de forme carrée qui s’empilent sur plusieurs étages.
Ces boîtes sont composées de fruits de mer, d’un très grand nombre de petits plats mijotés, grillés, marinés… Parmi les composantes classiques, on peut par exemple retrouver l’iridori, une recette sucré-salé au poulet et aux petits légumes.
Certains plats et aliments sont typiques du mois de janvier.
C’est par exemple au coeur de l’hiver que la sériole et le cabillaud, deux poissons régulièrement consommés au Japon, sont les plus gras. C’est également la période idéale pour consommer des huîtres, qui sont plus charnues. La limande à queue jaune ou encore la morue sont également des poissons de saison.
Côté fruits, les agrumes trônent fièrement sur les étalages. Mandarines, yuzus, iokans… leur forte concentration en vitamine C en fait des alliés incomparables face au rhume.
Janvier est aussi le mois des fraises, des radis ou encore des choux-fleurs ! Enfin, c’est la période pour profiter de la floraison des chrysanthèmes, ou encore des pruniers qui sont moins connus que les cerisiers, mais qui se parent pourtant de couleurs chatoyantes mémorables.
Des galettes au Japon ?
Outre les fêtes dites traditionnelles, l’influence de certaines fêtes françaises comme l’Epiphanie se font ressentir jusqu’au Japon à travers la gastronomie. C’est en effet surtout l’aspect culinaire de ces traditions qui se manifeste sur l’archipel, où elles ont été importées entre autres par des chefs français et sont réinterprétées avec une touche locale. A Tokyo par exemple, les différentes pâtisseries « Joël Robuchon » proposent à la vente une galette des rois à la crème d’amande et à la vanille de Tahiti, à partir de la recette confectionnée par le chef multi-étoilé. Et pour éviter tout incident, la fève est vendue avec la galette…mais hors de la galette ! Elle est en effet remplacée à l’intérieur par une amande, pour éviter toute ingestion involontaire.
En parallèle, les parfums de la cuisine japonaise s’invitent aussi dans les traditions françaises.
Ainsi, la galette des rois inspire des collaborations inédites entre chefs comme Pierre Sang et Camille Delcroix, qui ont innové avec une garniture au miso, démontrant une fois de plus à quel degré de diversité les cuisines japonaise et française peuvent s’harmoniser. Des maisons prestigieuses comme Toraya, spécialisée dans la pâtisserie japonaise à Paris, participent aussi à cet échange en explorant des parfums typiques de la cuisine japonaise avec des garnitures innovantes, comme leur crème d’amandes-yuzu et haricots rouges.
Les crêpes connaissent également un véritable engouement au Japon, où leur recette a été intégralement revisitée. Souvent plus richement garnies qu’en France, elles se transforment parfois mille-crêpes, une forme de gâteau dans lequel des couches superposées de pâte et de crème chantilly créent une texture incroyablement moelleuse. La Chandeleur est-elle alors célébrée au Japon ? Elle inspire au moins les propriétaires d’un certain nombre de cafés et de maisons de thé pour nommer leurs établissements…
Retrouvez notre recette de galettes des rois au matcha et à l’azuki ainsi que notre recette des mille-crêpes au matcha créées par Momoko sur notre site internet !
Sources
https://www.yamada-heiando.jp/c/column/events/january
https://paris.toraya-group.co.jp/
La Boutique de Joël Robuchon https://www.robuchon.jp/en/shop-list
Galette des rois au miso : https://www.youtube.com/watch?v=cDvcwgUmcbc