Qu’apporte le mois d’avril ? Des cerisiers en fleurs à travers tout le Japon, bien évidemment ! Cette période s’étend en théorie de fin mars à début mai, depuis le Sud jusqu’au Nord de l’archipel. Notez que depuis quelques années, la floraison débute de plus en plus tôt avec le réchauffement climatique.

Mais pourquoi tant de fascination pour ces sakura dont les fruits ne sont même pas mangeables crus ? Les poètes ont écrit un nombre incalculable d’œuvres à leur sujet. Le cerisier en fleurs est en effet un symbole d’impermanence ou mujô 無常, très prisé dans la littérature classique.
Aujourd’hui, les Japonais se rassemblent chaque année sous les cerisiers en fleurs pour célébrer ensemble le hanami. C’est un moment convivial, où chacun peut profiter de la beauté éphémère de la floraison.

Toutefois, ces cerisiers ont plus à offrir que leur simple apparence. Qu’en est-il de la cuisine ? Vous le savez peut-être déjà, les «parfums de saison » ont une place de choix dans la gastronomie japonaise. La saveur si délicate de la fleur de cerisier est certainement la plus emblématique de toutes, puisqu’elle est littéralement associée au goût du printemps. Alors comment l’utiliser en pratique ?

Le sucré

Certains attendent cette période de l’année avec impatience. Arrivé le printemps, les marques japonaises de snacks, bonbons et autres soda s’empressent de lancer leur période « sakura ». Une vague rose envahit alors les étalages, au plus grand bonheur des amateurs de sucré.
Déjà au Moyen-Âge, les fleurs de sakura faisaient partie intégrante des sucreries de saison. L’idée ne date donc pas d’hier, même si elle s’est vraiment popularisée au 19e siècle. Les iconiques sakura-mochi enveloppés dans leurs feuilles de cerisier, ou encore les sanshoku-dango sont parmi les sucreries plus traditionnelles que vous pourrez déguster à cette saison.

Le salé

N’oublions pas le salé ! Les fleurs de sakura peuvent être mise à macérer avec du sel dans du vinaigre de prune façon cornichons. Populaire au moment du hanami, le sakura-yu est souvent qualifié de « thé au sakura » sans en être réellement un. Il s’agit de fleurs salées sur lesquelles on verse de l’eau chaude, le tout étant bu comme du thé lors de certains festivals. Très délicat, la fleur séché y libère ses arômes avec une pointe de sel en arrière-goût.
Les feuilles de cerisier ne sont pas en reste. Attention cependant, une grande quantité de feuilles et écorces de cerisiers et prunus sauvages en général contiennent du cyanure. Elles sont donc toxiques, ne prenez pas le risque de consommer les feuilles de n’importe quelle variété ! Si vous êtes curieux, nous proposons à la boutique une variété de feuilles conservées dans le sel et sans aucun danger pour la santé.

Rose, jaune, et mauve

Bien sûr, les fleurs de cerisier ne sont pas les seules fleurs comestibles à trouver leur place dans la cuisine japonaise. Les fleurs sont aujourd’hui souvent utilisées dans la cuisine gastronomique pour leur esthétisme, bien qu’elles soient en fait croquées depuis plusieurs siècles. C’est le cas par exemple de la fleur du chrysanthème comestible (attention, la plupart des variétés de chrysanthème ne le sont pas). Les pétales sont généralement consommés blanchis ainsi que les jeunes feuilles, en accompagnement de légumes ou de riz.
Et pour des sashimi colorés, n’hésitez pas à opter pour des fleurs de capucines ou de pensées !